La distance physique, oui. Sociale, jamais.

La tournure que prennent les événements est pour le moins troublante. Après avoir vu les choses évoluer de loin sans vraiment imaginer que le COVID-19 aurait un tel impact au Québec, nous sommes, depuis les derniers jours, au cœur d’une crise de la santé, économique et sociale comme je ne l’ai jamais vu encore.

Œuvrant principalement dans les industries créatives et culturelles, je vois des collègues, clients, entrepreneurs être frappés de plein fouet par les annulations en masse des spectacles, des conférences… La survie de certaines entreprises est même remise en question. Moi-même j’en ressens les effets avec des reports de formations et des craintes sur l’après, lorsque les priorités des entreprises ne seront pas forcément au développement des Humains, mais plutôt à la reconstruction.

Ce texte n’est pas un débat concernant les décisions gouvernementales. Nous devons avoir confiance qu’elles ont été prises à la lumière de données et d’informations qui justifient ce « sacrifice » économique. Enfin, nous semblons redonner à la Vie la priorité sur l’économie.

Ce texte est plutôt une remise en question de ce terme de « distance sociale » que nous voyons partout. Ce terme est dangereux car, au-delà de nous séparer physiquement afin de limiter la propagation du virus, il nous coupe de toute la compassion et du soutien émotionnel et psychologique que nous avons besoin de nous offrir les uns les autres. Il est temps, justement, d’embrasser pleinement notre nature sociale et d’utiliser adéquatement la technologie pour nous permettre de le faire avec une distance physique sécuritaire.

La distance physique, oui. Sociale, jamais.

La meilleure des ripostes est celle de rester soudés et d’offrir le cadeau de notre écoute et de notre présence aux doutes et craintes que nous traversons. C’est en décidant de réfléchir ensemble à la situation que nous trouverons des solutions pour en diminuer l’impact.

Nous voyons déjà des initiatives porteuses apparaître : le mouvement de ne pas se faire rembourser les billets de spectacles annulés, des musées qui offrent la visite virtuelle, des applications de méditations, de sports qui donnent accès gratuitement pendant un mois, des compagnies de télécommunication qui font sauter la limite de téléchargement pendant le durée du confinement. Ces élans du cœur sont l’occasion de redéfinir la manière dont nous vivons ensemble et faisons des affaires. Continuons de co-créer en ce sens.

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